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lundi 7 février 2022

L'aménagement de la Boire de Sainte Catherine

Située au pied du Fossé Neuf et des fours à chaux, la boire est un bras d’eau de plus d’un kilomètre de long, alimenté par les fossés et le ruisseau de la Haie d’Alot. Elle est complètement recouverte quand la Loire est en crue. La partie est de la boire, du côté du Fossé Neuf est entièrement sur Bouzillé, alors que la partie ouest se partage entre Bouzillé et Liré. Les anciens, dans leur parler angevin, parlaient de la « bouère aux boeufs ». En effet, venaient s’y abreuver les bœufs qui travaillaient à la carrière et aux fours, ainsi que ceux des paysans qui venaient s’approvisionner en chaux. Dès 1992, le conseil municipal de Bouzillé décide de faire de la boire une zone de loisirs. Pour cela, il profite des opérations de remembrement alors en cours pour acquérir les terrains nécessaires, soit 3 hectares 80. Les travaux s’enchaînent alors : il faut clôturer l’ensemble, construire un bâtiment qui servira de sanitaires et d’abri, sous la direction de m. Dolet, l’architecte de la commune. Un parking est prévu à proximité. Les équipements de pique-nique, tables, bancs, poubelles, les jeux pour enfants, les terrains de boules sont installés. Pour joindre les deux rives de la boire, un superbe pont en pierres est construit.


Les enfants des écoles sont aussi mis à contribution ( voir photo). En avril 1996, ils plantent sur le côté sud une haie et leur nom est gravé sur une plaquette en bois piquée au pied des arbres.

Le coût des aménagements de la boire s’élève à 422 000 francs financé à plus de 50 % par des subventions.

La gestion de la pêche est confiée à la société « les Cormorans de l’Evre ».

L’inauguration, au printemps 1997, est présidée par Marcel Réveillère, le maire de Bouzillé et le ruban est coupé par Hervé de Charette.

Depuis, des améliorations ont été apportées : un abri en bois, en cas d’intempéries, de nouveaux jeux comme la tyrolienne. La boire de Sainte Catherine est un espace de loisirs unanimement apprécié par les promeneurs, les amateurs de pique-nique et les randonneurs de la « Loire à vélo ».

 


mardi 9 novembre 2021

Le calvaire de la cabane a disparu !

Les promeneurs, arrivant à l’entrée du Fossé Neuf, ont eu une drôle de surprise : de la croix, il ne reste plus que le socle ! Ce calvaire est, avec la vieille croix du cimetière, le plus ancien de Bouzillé puisqu’il a été érigé avant la Révolution. On trouve trace de sa bénédiction dans les archives paroissiales du mois d’août 1781 entre les baptêmes et les enterrements (voir photo).
« le vingt six à l’issue des vespres nous avons béni la croix qui est proche le Fossé Neuf » signé Benoist, le curé de la paroisse.
Il est remplacé en 1892. Un orage le fait tomber en 1919 et il est relevé en 1921 à la fin de la Mission. Démonté et restauré par les frères Gaudin, il est remis en place en 1940. Il est de nouveau relevé en 1992 et déplacé par la même occasion pour ne pas gêner la circulation. Son état nécessitait des soins vigoureux : le bois de la croix était vermoulu et elle menaçait de tomber. Aussi, la commune, en association avec le groupe d’histoire locale et du patrimoine, a pris les choses en main. La croix, à la charge de la commune, sera remplacée par les établissements Brisset et le Christ sera repeint par les artistes de notre association. Rassurez-vous ! d’ici quelque temps, le calvaire de la Cabane aura retrouvé sa place à l’entrée du Fossé Neuf.

Artisans et commerçants à Bouzillé dans les années 1950

Les listes électorales donnent des renseignements précieux sur les métiers des Buzilliacéens. Celles de 1946 et de 1953 sont d’autant plus intéressantes qu’elles intègrent les femmes qui ont voté pour la première fois en 1945. Par contre, le droit de vote étant fixé à 21 ans, les jeunes artisans et commerçants ne sont pas notés sur ces listes. Les métiers du bois étaient bien représentés : le charron, Clément Laurenceau, les charpentiers avec la famille Gaudin et les frères Bondu, les menuisiers : Maurice Dandé père et fils, le tourneur, Joseph Lebrun. Ajoutons à la liste, le vannier Joseph Bossard et la vannière du Fossé Neuf, Madeleine Terrien. Le textile occupait aussi bien des gens, à commencer par les tisserands : il en restait encore quelques uns : Pierre Viau, Joseph Bondu et Jean Macé. La famille Augereau, de Ferdinand à Noël, employait des ouvrières dans l’atelier de tailleurs à côté de l’église. Les couturières étaient nombreuses : 16 sur la commune. Fernande Morinière tenait la mercerie, Raymonde Neau était modiste-chapellière et Marie Dugast brodeuse.
L’agriculture fournissait du travail : Paul Robin, le grainetier, parcourait la campagne et les forgerons s’activaient : Louis Aillerie, Jean Blanchard, Joseph Fouchard, Joseph Neau, Pierre Plard, André Rideau. (voir photo). Moïse Sevet occupait une profession qu’on ne trouve plus : il était à la fois trieur, pour les céréales, « saigneur », pour les animaux à abattre et éventuellement coiffeur. Chacun trouvait alors de quoi se nourrir sur la commune : les boulangers, Henri Pelé et André Haie, le boucher François Poilâne et le marchand-primeurs Raoul Moreau. Quant à l’épicerie, il y avait l’embarras du choix : une douzaine en 1946. N’oublions pas les cafés : après la guerre, dans le bourg, on avait le choix entre les cafés Baron, Monnier, Houdebine, Gravouille et Robin, nombre respectable mais bien loin des 18 estaminets recensés au début du XXème siècle sur le territoire de la commune. Pourtant, des évolutions se font jour : 1953 marque le début du déclin du commerce et de l’artisanat. Le nombre d’épiceries diminue : il n’en reste plus que 9. Les sabotiers ont disparu : Joseph Coiffard, père et fils, n’exercent plus. Il n’y a plus qu’un cordonnier, Bernard Allard. Des nombreux tonneliers qui ont, à la fin du XIXème siècle, occupé une grande place dans la vie communale, il ne reste que les frères Vincent, Victor et Claude et Jean Terrien. Certaines professions, liées au cheval, disparaissent : Henri Haie sera le dernier bourrelier et Louis Houdebine, le dernier bourrelier. Les Buzilliacéens sont de plus en plus nombreux à trouver du travail dans l’industrie, en particulier, celle de la chaussure. Si on y ajoute le développement des grandes surfaces, la généralisation de l’automobile et les constructions en lotissement à la périphérie, la vie joyeuse du bourg liée aux boutiques et ateliers va y perdre de sa saveur.

mardi 21 septembre 2021

La Braudière ou la Breaudière


Si vous allez du bourg vers le Fossé Neuf, vous passez par la Braudière. La route que vous empruntez n’existe que depuis la deuxième moitié du XIXème siècle. En effet, le chemin habituel passait par Gateceau. Mais le propriétaire de la Braudière ne fermant pas la grille de son domaine, les habitants du bourg prirent l’habitude de passer le long de la propriété.

Le manoir a été habité pendant des générations par la famille Vincent. On en trouve trace dans les registres paroissiaux : en 1739 a été enterrée Marie Vincent, appelée « la mère des pauvres » à cause de son dévouement envers les miséreux.

Anne-Marie Noël, qui a habité la Braudière, a recueilli ce que son arrière-grand-mère lui avait raconté sur ses ancêtres et elle nous laisse ainsi des écrits passionnants.

« Un Vincent, de l’île Kerguelen, en face de la Rabotière, épousa l’héritière de la Breaudière et vint s’y établir ». « Quand la guerre de Vendée éclata, poursuit madame Noël, notre trisaïeul, Pierre Vincent s’enrôla dans l’armée de Bonchamp. Il eut le titre de commissaire de l’armée : cette fonction consistait à rallier les Vendéens et à leur indiquer où aurait lieu le prochain combat ; la propriété fut brûlée plusieurs fois par les Bleus ».
« Lorsque le Directoire chargea le général Hoche de pacifier la Vendée, c’est l’un de ses lieutenants, le général Brune, qui vint à Bouzillé à la Mauvoisinière. Pierre Vincent fut l’interlocuteur du général. Il lui remit quelques vieilles crosses de fusil et la paix fut enfin signée ». Il réclama par la suite une pension de combattant vendéen qui lui fut refusée.
« Mon grand-père, Jean, prit les armes en 1832 pour la duchesse du Berry. Il quitta la Breaudière pour une expédition à Saint Rémy en Mauges en compagnie des Kersabiec qui habitaient aux Reinières. Il soupçonna une trahison et rentra tranquillement chez lui ; il échappa ainsi à l’arrestation par les soldats de Louis-Philippe ».
La famille d’Anne-Marie Noël, des industriels angevins spécialisés dans la métallurgie, a vécu à la Braudière pendant une bonne partie du siècle dernier.
Le bel ensemble de la Braudière fait partie des demeures qui donnent un cachet tout particulier au patrimoine de notre commune.

mercredi 1 septembre 2021

Il y a 100 ans, mourrait la dernière marquise de Gibot

 Dans un précédent article du blog, nous avions évoqué les amours brisées de Luc-Anatole de Gibot et de Margaret Mac Allister. Après le décès de celle-ci en mai 1867, le marquis se maria bien vite, en novembre 1867, avec une des sœurs de la défunte : Mary Jane, née en 1843 à Londres.

Le couple partit en voyage en Italie, plus précisément à Naples où Luc-Anatole avait acheté trois villas. Mais, en 1870, la guerre entre la Prusse et l’Allemagne fit rentrer le couple en France. Le marquis n’avait que 46 ans, mais il paraissait bien vieilli et usé sans doute par ses abus de jeunesse. La défaite de la France l’avait accablé et il ne devait pas y survivre : il mourut à Paris en mai 1873 ; il avait légué tous ses biens à sa femme, mais il lui laissait aussi une dette estimée à 400 000 francs de l’époque.


Mary Jane, veuve à 30 ans, abandonna sa résidence à Paris et s’installa à la Mauvoisinière avec ses frères William ou « Bellie » et Alexandre, et ses sœurs Henor et Suzan.

William prit en mains la gestion du domaine et régla les dettes du défunt marquis. Mary Jane, jeune veuve, eut l’occasion de se remarier mais elle préféra mener une vie monotone au château avec les siens.

En 1895 mourait Alexandre, puis William en 1913. Dès lors, les trois sœurs s’enfermèrent à la Mauvoisinière. Henor mourut en 1919, puis Suzan en 1919. la même année, en décembre 1921, s’éteignit la dernière marquise de Gibot. Elle alla rejoindre dans la chapelle Sainte Sophie du square de Gibot son mari Luc-Anatole et ses frères et sœurs. Margaret, elle, a été enterrée à Paris.

Luc-Anatole et Mary Jane n’eurent pas d’enfants. Comme la sœur aînée du marquis, Sophie-Nathalie, mariée au marquis de Préaux, n’eut qu’une fille, Marie épouse du marquis d’Aligre et que celle-ci n’eut pas non plus d’héritier, ainsi s’est donc éteinte la branche des Gibot de la Mauvoisinière. 

vendredi 9 juillet 2021

Une visite pour en savoir plus

Une balade patrimoniale est organisée le mardi 3 août 2021 à 10h. Le point de départ est au Square Gibot à Bouzillé.

Gratuit et ouvert à tous, sur inscription au 02.40.09.04.13.

Durée : 2h



lundi 28 juin 2021

L'usine de chaussures de Bouzillé

Peu visible de la rue d’Anjou, elle était située à l’est de la mairie, sur un emplacement occupé jusqu’à la Révolution, par un prieuré de moines bénédictins dépendant de Saint Florent le Vieil.

Un atelier de chaussures existait auparavant à Bouzillé, rue de l’Ermitage. Mme Dandé-Goguet, une maîtresse femme, veuve de guerre, y employait une quinzaine d’ouvrières.
La nouvelle usine était une filiale de la SACAIR, Société Anonyme des Chaussures de Saint Macaire. Lors de l’inauguration, au milieu des années 1950, la presse locale était présente ainsi que bon nombre de personnalités : M. Mary, président de la Sacair, le sous-préfet de Cholet, M. de Saint Pern, les conseillers municipaux, l’abbé Besnard, curé de la paroisse.

L’activité de l’atelier résidait essentiellement dans la piqûre : les pièces étaient ensuite envoyées à Saint Macaire pour le montage. Le matériel était, pour l’époque, ultra-moderne : les machines venaient d’Allemagne. 36 ouvrières, au début, avaient été embauchées ; leur nombre monta jusqu’à une cinquantaine, sous la direction de Mme Pierre-Duplessix (voir photo).

L’atelier a fermé fin 1976, début 1977. Cette fermeture n’est que la première d’une longue série qui va frapper les Mauges où « la godasse » a pratiquement disparu. Les ouvrières ont alors été employées dans d’autres usines de chaussures, à la Chapelle St Florent ou à St Florent le Vieil.

Inoccupé, le local a été aménagé par le club de judo pour les cours dispensés par Daniel Réthoré, puis utilisé par l’Association des Jardins pour ses activités d’embellissement du bourg. Devenu dangereux de par sa vétusté, il est définitivement clos.

mercredi 28 avril 2021

Bouzillé et Napoléon

 

On commémore, cette année, le bicentenaire de la mort de Napoléon. Mais quel a été l’impact de son règne sur notre vie locale à Bouzillé ?

D’abord, alors qu’il n’est encore que Premier Consul, de 1799 à 1802, c’est lui qui ordonne d’établir la liste des naissances, mariages et décès des actes perdus ou détruits pendant la guerre de Vendée . Ce document, accessible en mairie, est précieux pour les chercheurs en généalogie.

Ensuite, par la création des préfets et sous-préfets dans les départements, il contrôle toute l’administration locale. Quelques exemples : le maire, l’adjoint, les conseillers municipaux sont nommés par le préfet. Le conseil municipal doit demander au préfet l’autorisation de se réunir. Toute dépense, si petite soit-elle, doit recevoir l’aval de la préfecture. Ainsi, « la création du petit pont pour passer les gens à pied à la Farouère » passe par la préfecture.

Mais, ce sont les jeunes de Bouzillé qui ont payé le plus lourd tribut suite aux guerres napoléoniennes. En Italie, Jean Coiffard à Ancône, Pierre Moreau à Udine, Pierre Davy y ont perdu la vie. La guerre d’Espagne a été fatale à Pierre Guilbault à Pampelune ou à Jean Séché à Valladolid. Les campagnes d’Allemagne, d’Autriche ou de Russie n’ont laissé aucune chance à Louis Bonnin (voir acte de décès) et François Toublanc à Magdebourg, à Mathurin Chupin à Halberstadt, à Jean Bossard à Mayence, à Joseph Guéry à Vienne ou à Jean Toublanc, 19 ans, du régiment de la Garde à Anvers.

Inutile de dire que ces guerres ne suscitent pas l’enthousiasme à Bouzillé et nombreux sont ceux qui cherchent à échapper à l’envoi sous les drapeaux. Comme les pères de familles ne partent pas à l’armée, il faut se dépêcher bien vite de se marier. Et on assiste alors à des records de mariages à Bouzillé : 100 en 1809 (deux par semaine) et 73 en 1813 !!! alors que la moyenne annuelle habituelle tourne autour de 20.

Il ne faut donc pas s’étonner si le départ de Napoléon est salué par les Buzilliacéens. En 1814, le conseil municipal  adhère à la déchéance de Napoléon Bonaparte et au rappel de la dynastie de notre dernier roi. Nos coeurs sont acquis à Louis XVIII.

Par la suite, cet attachement à la royauté sera encore vivace. En 1821, le conseil municipal vote une somme de 70 francs pour célébrer le baptême du petit-fils du roi Charles X, le duc de Bordeaux. Il y ajoute 60 francs pour acheter le domaine de Chambord au profit du même duc.

Néanmoins, le souvenir de l’empereur va rester longtemps présent dans l’esprit de quelques habitants de Bouzillé. En 1841, vingt ans après sa mort, Julien et Marie Allard, laboureurs au bourg, vont appeler leur fils : Joseph, Napoléon.

vendredi 2 avril 2021

Margaret et Luc-Anatole, une triste histoire d’amour !

 

Luc-Anatole de Gibot, ( voir photo) né en 1824 à Angers, réside en fait très peu à la Mauvoisinière. Dans sa jeunesse, il préfère la vie parisienne où il dépense sans compter la fortune familiale au grand désespoir de son père le comte Luc-Jean.

C’est à Paris, en 1859, qu’il fait la connaissance d’une famille irlandaise, les Mac-Allister. Charles, le père, et Célina Canning, la mère, ont sept enfants, trois garçons et quatre filles. L’une d’elles, Margaret, âgée de 19 ans, est très belle et, bien sûr, notre Luc-Anatole en tombe amoureux. Mais la fille est de santé fragile, sans doute atteinte de la tuberculose.

Elle a besoin d’un climat chaud et sec. Aussi nos amoureux, en 1861, entreprennent un voyage en Egypte où ils sont accueillis par Ferdinand de Lesseps qui est en train de percer le canal de Suez. Ils en profitent pour visiter aussi la Palestine.
Enchantés de leur voyage, ils rentrent en France en 1863, mais la santé de Margaret se dégrade. Alors Luc-Anatole vend pour 450 000 francs de biens et achète trois villas en Italie, à Naples. Hélas, le couple rentre précipitamment en France car la belle se meurt. Elle rédige d’ailleurs son testament en janvier 1865 dans lequel elle insiste pour que ses deux plus jeunes frère et sœur, Alexandre et Suzan reçoivent chacun 1500 francs par an pour leur éducation. Luc-Anatole est désigné comme exécuteur-testamentaire.

Margaret meurt en mai 1867 à Paris, rue de l’Impératrice et elle est enterrée au cimetière de l’Est. Luc-Anatole demande à l’architecte Emile Leblanc de lui proposer un monument funéraire ( voir le croquis).

Margaret est la seule des quatre sœurs Mac-Allister à ne pas être inhumée dans la chapelle Sainte Sophie du square de Gibot.

Luc-Anatole se console bien vite puisqu’il épouse en novembre de la même année, 1867, une sœur de Margaret, Mary-Jane qui deviendra la dernière marquise de Gibot. Nous aurons l’occasion d’en parler dans un prochain article.


 

lundi 1 mars 2021

Croix et calvaires

 Ces édifices religieux font partie du patrimoine de Bouzillé : notre association en a recensé une vingtaine et elle a apposé une plaque explicative pour chacun d’eux.

Pourquoi nos anciens se sont-ils impliqués dans ces constructions ?

- Dans beaucoup de cas, c’est l’expression des croyances des familles, parfois pour formuler un vœux, comme le retour d’un prisonnier de guerre en Allemagne, parfois pour remercier de la guérison d’un malade.

- Une croix peut être aussi élevée pour commémorer un épisode tragique : on pense à la croix René Albert, jeune de Saint Laurent du Mottay, abattu par les Allemands en août 1944.

- Un calvaire a une signification politique, dans le cas de la croix de Gibot financée par le conseil municipal, en signe d’opposition au régime en place à l’époque.

- Enfin, les croix de mission marquaient la clôture de ces temps forts de la vie religieuse des paroisses. Elles sont spectaculaires et marquent le paysage.

Mais la plupart sont beaucoup plus modestes ; souvent croix de cimetière, souvent posées sur des socles maçonnés, en pierre de tuffeau, en grison, « la merde de diable » de la croix de la Trottelière ou sur un rouleau de pierre utilisé autrefois dans les fermes, comme la croix de la route des Arcis (photo).

Les matériaux diffèrent : du métal de la croix de Gibot, au bois du calvaire du Fossé Neuf ou au béton des croix de mission.

Si on remonte dans le temps, deux édifices méritent notre attention :

-  le calvaire du Fossé Neuf, près de la Cabane : daté de 1781, il a été relevé plusieurs fois.

- la très belle croix du Fresne, en granite, ajourée en son centre. C’est l’ancienne croix du cimetière. Posée en 1879 au carrefour de la Paragellerie et du Fresne, elle avait été déplacée en 1996 sur un terrain mis à disposition par Gilles Brevet. Suite à une opération immobilière, elle va être placée dans un lieu où elle ne risque pas de gêner le voisinage.

lundi 11 janvier 2021

2020, entre pluie et chaleur


Les relevés, faits comme tous les ans dans le quartier des Clérambaults confirment la tendance observée plus généralement en France : il fait globalement plus chaud : voir la canicule du dernier été, mais il pleut davantage.
Le total annuel des pluies en 2020 est le plus élevé depuis l’année 1989, puisque c’est la première fois qu’il dépasse le mètre d’eau : 1015 mm. plus exactement.
Les trois premiers mois ont été beaucoup plus humides que ceux de 2019. Par contre, le mois de juillet a été particulièrement sec avec seulement 3 mm.
La moyenne annuelle pour les dix dernières années, 817 mm. est supérieure aux deux dernières décennies.
Voici un tableau des relevés sur l'année 2020, pour un total annuel de 1015 mm :

Année 2020

Précipitations

Janvier

112 mm.

Février

113 mm.

Mars

114 mm.

Avril

  60 mm.

Mai

  60 mm.

Juin

  95 mm.

Juillet

    3 mm.

Août

  63 mm.

Septembre

  65 mm.

Octobre

141 mm.

Novembre

  58 mm.

Décembre

131 mm.

 


dimanche 20 décembre 2020

Les grandes Rheinières




Si vous vous promenez sur la route qui relie la Braudière à la Boisardière, vous ne pouvez manquer l’une des plus belles demeures du patrimoine buzilliacéen : les Grandes Rheinières.

On trouve le lieu orthographié de plusieurs façons. La carte de Cassini, à la fin du XVIIIème siècle l’écrit Rignières. On va trouver plus tard les Rinières, les Resnières, les Rainières ou les Reinières.

Il n’est pas étonnant que cet ensemble ait attiré les notables de Bouzillé et des environs. La plus ancienne trace d’occupation date du milieu du XVIIIème siècle avec Marie Goyneau de Saint Martin. En 1781, Brichet, président du grenier à sel de Saint Florent le Vieil y est établi. Il est remplacé, au début de la Révolution, par Louis Delaunay, trésorier au district de Saint Florent, puis par un nommé Chicoteau, homme d’affaires des moines de Saint Florent.

En 1810, on trouve trace, aux archives, du maire de Bouzillé, Joseph d’Andigné. En 1817, il est fait mention de François Mangar, notaire. Au début des années 1820, les Sioc’han de Kersabiec s’installent aux Grandes Rheinières. (Nous reparlerons de cette famille dans un prochain article).

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, c’est la résidence de Théophile Angebault qui gère les fours à chaux de Bouzillé avec les frères Gontard. En 1883, les archives signalent la naissance aux Grandes Rheinières de Yvonne Allard de Grandmaison dont l’arrière-grand-père était receveur de gabelle à Amboise.

Au début du XXème siècle, c’est une autre famille Allard qui occupe les lieux. Beaucoup se souviennent de Jean et de sa fille Marie-Thérèse. Depuis quelque temps, un jeune couple a entrepris des travaux de restauration qui vont permettre aux Grandes Rheinières de retrouver leur splendeur d’antan.

lundi 30 novembre 2020

Et si on parlait météo ?

Le parler local avait des expressions bien « de chez nous » pour parler de la pluie et du beau temps. Monique Bouchereau nous en a fait un choix des plus savoureux. 


D’abord, le vent. 

« La galerne ou la galarne », pour nous, c’est le nord, la rive droite de la Loire. Historiquement, en
1793, la Virée de Galerne a conduit les armées vendéennes en Normandie, à Granville. « Oul est ben nouère en basse galarne, j’allons mouiller ! » que l’on peut traduire par : c’est bien noir au nord-est, il va pleuvoir ! 

« Le vent d’mar » est le vent du sud, alors que « le vent d’soulaire », c’est la bise bien plus froide. 

Ensuite, la pluie. Les expressions sont très précises et et très imagées. 

Quand il bruine, « ça mareye » ou « ça mouillasse ». Une averse légère est « une rousinée » ou « une s’rinée ». Par contre, une grosse pluie est « un accadeau » ou « une r’napée ». « Le temps s’embernodit, va y’avouère une r’napée » : le temps se couvre, il va tomber une bonne averse. Il faut alors se mettre à l’abri, sinon : « t’es tout guené ou trempé comme une soupe ». Heureusement, l’averse est courte. Après vient l’éclaircie : «V’là une rayée de soulé », voilà un rayon de soleil. 

Un maître maçon disait à ses ouvriers qui s’étaient mis à l’abri pendant une averse : « On peut y retourner, les gars ; la galarne, elle ouvr’ du cul »  : il y a un coin de ciel bleu. 

Enfin, l’observation de la nature faisait l’objet de dictons plus ou moins confirmés par les faits. Exemple : « Quand la chandeleur est claire, l’hiver est derrière. Si elle est trouble, l’hiver redouble. Mais, claire ou non, y a toujours un petit reveston ! » 

Allez ! « topette !», à la prochaine, pour de nouvelles découvertes de notre parler local.

vendredi 18 septembre 2020

Vue du bourg

A droite de la photo, on distingue la scierie des frères Bondu, Fernand et Gilbert.

Cette photo marque la fin de la série des reproductions de cartes postales que notre association a placées dans le bourg.

Les fils électriques datent la prise de vue : c’est après 1913.

Au premier plan, la maison et l’atelier de Jean Macé : c’est le dernier tisserand à avoir exercé son activité à Bouzillé. Le tissage a employé beaucoup de personnes dans la commune. En effet, on a dénombré, au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème 30 tisserands. N’oublions pas que notre commune appartient aux Mauges où le textile a été très important. A droite de la maison est accolé un pressoir. Cette ensemble est aujourd'hui un salon de coiffure.

 

lundi 24 août 2020

Découvrez un épisode méconnu pendant la seconde guerre mondiale

L’action qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques se passe en août 1944. Les Alliés ont atteint la rive nord de la Loire alors que les Allemands sont encore à Bouzillé.

Serge Nigrowsky a souvent entendu son beau-père, Pierre Plard, lui raconter cette histoire :

 Un jeune de Bouzillé, Alphonse Vincent (voir photo) est réquisitionné pour transporter la nourriture des

Allemands basés à Saint-Florent le Vieil. La cuisine centrale se tenait alors derrière la maison Julien. Accompagné d’un vieux réserviste, Alphonse conduit le cheval et les voilà partis sur leur break à quatre roues du père Allard.

Entre Bouzillé et le Marillais, des maquisards abattent le soldat. Quand Alphonse arrive à Saint-Florent, fureur des Allemands qui parlent déjà de représailles et de prises d’otage.

Alphonse est terrorisé, mais il a l’idée de génie de raconter que c’est une patrouille américaine, ayant franchi la Loire, qui est à l’origine de l’attaque. Il précise même des détails de l’équipement des Américains, en particulier les guêtres autour des brodequins.

Sa version est acceptée par les Allemands, au grand soulagement d’Alphonse et de la population locale. 

Figures bien connues des Buzilliacéens, Alphonse et sa femme Ginette ont, par la suite, tenu le bar où se trouve actuellement le Jack’son.

vendredi 24 juillet 2020

Un couronnement spectaculaire !


Le lundi 22 juin 2020, une grue a posé l’imposante couronne en fonte d’un poids de 800 kilos sur le dôme de la chapelle Sainte Sophie dans le square de Gibot. C’est une couronne comtale, reconnaissable à ses boules au bout des piques. En effet, elle a été commandée par le comte Luc-Jean de Gibot. 

Cette opération marque la fin des travaux de restauration de cet édifice religieux original. Sous la direction de Valérie Legrand, architecte des Monuments de France, les entreprises Hory-Chauvelin, maçonnerie-taille de pierre, d’Avoine en Indre et Loire, Gohard, couverture de Bouchemaine et Couliou frères, serrurerie, de Denée ont restauré la couverture de la chapelle. 

Les travaux ont été financés à 75 % par diverses subventions de la Direction des Affaires Culturelles de Maine et Loire, de la Région des Pays de la Loire et de l’Association Saint Pierre. 

Le Groupe d’Histoire Locale et du Patrimoine qui avait depuis longtemps entrepris des démarches pour cette restauration et son financement remercie chaleureusement la commune de Bouzillé et l’ASP pour avoir redonné à la chapelle son éclat d’autrefois.

mardi 7 avril 2020

La Croix de Gibot




Dans notre série de cartes postales, voilà un paysage qui n’a pas beaucoup changé. Il manque les lignes électriques : cette photo a donc été prise avant la guerre de 1914.

Le calvaire a été édifié en 1851 et payé par les membres du conseil municipal de l’époque. Une inscription en latin sur le socle  In hoc signo vincemus qui signifie  Par ce signe (la croix) nous vaincrons ! 

Comment expliquer cette déclaration belliqueuse ? Il faut se replonger dans le contexte politique de l’époque.
En 1848, le roi Louis-Philippe a été chassé et la Deuxième République a été proclamée. La chute du roi n’a pas été appréciée par les conseillers royalistes, en particulier par le comte Luc-Jean de Gibot qui était jusque là le maire. Le rôle du comte a été d’autant plus grand dans cette construction que c’est son régisseur, Oger de l’Isle, qui occupe maintenant le poste de maire.

Sur le socle sont gravés les noms des conseillers qui ont participé financièrement à cette élévation. Deux exceptions : un conseiller a refusé de payer : Benjamin Poilâne, tonnelier dans le bourg. A l'inverse, Edouard Chupin, médecin à Montrevault, qui n’était pas conseiller, s’est associé aux membres du conseil.

Alors pourquoi ce nom la croix de Gibot ? Le calvaire s’étant abattu sans qu’on sache pourquoi, il a été relevé en 1877 par la marquise Mary-Jane de Gibot, née Mac Allister et veuve de Luc-Anatole de Gibot.
L’entourage a disparu quand a eu lieu, dans le terrain à l’arrière, la construction, en 1925, de l’école Saint-Luc devenue la bibliothèque municipale.

mercredi 4 mars 2020

Travaux de la Chapelle Sainte-Sophie



 





Depuis plusieurs mois, les visiteurs entrant dans le square de Gibot ont pu remarquer des échafaudages autour de la chapelle.

En effet, la commune de Bouzillé a entrepris la restauration de la couverture de l’édifice. Cette décision a été applaudie des deux mains par notre association. Les différents corps de métiers, les tailleurs de pierre, les couvreurs, les ferronniers n’ont pas été gâtés par les mauvaises conditions climatiques de l’automne et de l’hiver : pluie et vent ont ralenti l’avancement du chantier.
Mais, à la fin du printemps, la chapelle aura retrouvé sa splendeur, avec la pose d’une magnifique couronne comtale de plus d’une tonne.

 Le financement de l’opération a été couvert, en partie, par des subventions de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, de la Région des Pays de la Loire et de l’Association Saint Pierre. Son président, Jean-Paul Morinière a remis au maire Stéphane Lallier, le chèque prévu pour la restauration. Monsieur le maire a remercié chaleureusement Jean-Paul et les membres de l’association pour cette participation, en insistant sur le fait que, d’habitude, c’est la commune qui verse des subventions et non l’inverse.

Jean-Paul, dans sa réponse, avec humour, a répondu que ce n’était pas parce qu’il est ébéniste que le chèque est en bois. Il a aussi insisté sur la qualité du chantier en précisant combien la transmission des savoirs des artisans était importante.

Le blog, prochainement, racontera l’histoire de cette chapelle très originale.


mardi 11 février 2020

La voyette des jardins, le passage de la galerne...


De prime abord, ces noms ne vous disent rien, sans doute... Eh bien ! Il faudra vous y habituer car ils vous seront familiers dans quelque temps.

En effet, le conseil municipal de Bouzillé a demandé à notre association d’attribuer des noms à une quinzaine de passages, ruelles ou places qui en étaient dépourvus. Certain étaient évidents : la place du presbytère ou le passage du pré de la cure. Le groupe d’histoire locale, après de longues et fructueuses délibérations a proposé à la commune une liste tenant compte de l’histoire locale, comme la place du Cours Saint Pierre ou le passage de la Cour Baudron, ou d’une activité artisanale comme  la ruelle du fournil  du boulanger.

Enfin, notre association avait été le théâtre de tant de discussions passionnées à propos d’une sympathique carotte sauvage qu’il nous est paru indispensable de nommer une ruelle le passage des abernotes.

Quand les panneaux seront mis en place, à vous de découvrir ces nouvelles appellations.

lundi 6 janvier 2020

La grand'rue




Dans notre série « les cartes postales du vieux Bouzillé », voici la grand’rue.
Le cliché a été pris depuis le parking près de la Maison des Souvenirs, en direction du bas du bourg.
On voit des potelets sur les maisons : la photo a donc été prise après 1913, date de l’arrivée de l’électricité dans la commune.
A droite, au premier plan, les enfants posent sur le muret de l’épicerie des sœurs Lemerle, l’une des nombreuses épiceries de la commune ; la maison a fait partie de l’ensemble démoli pour créer les locatifs de la rue d’Anjou.
Au premier plan à gauche, c’était la maison de Dominique Huchon, (voir photo).

Personnage original, il élevait des cochons d’Inde qu’il livrait à la gare d’Ancenis, direction l’Institut Pasteur à Paris. Son véhicule à trois rues, le Tempo, était une curiosité de la commune. Dominique était aussi un photographe amateur qui a fourni une collection très intéressante de clichés : les habitants de la commune venaient se faire prendre en photo dans la cour de sa maison.
A sa mort, dans les années 1980, la commune s’est rendue propriétaire de sa demeure et de son jardin pour y installer la supérette et le parking attenant.