mardi 9 novembre 2021

Le calvaire de la cabane a disparu !

Les promeneurs, arrivant à l’entrée du Fossé Neuf, ont eu une drôle de surprise : de la croix, il ne reste plus que le socle ! Ce calvaire est, avec la vieille croix du cimetière, le plus ancien de Bouzillé puisqu’il a été érigé avant la Révolution. On trouve trace de sa bénédiction dans les archives paroissiales du mois d’août 1781 entre les baptêmes et les enterrements (voir photo).
« le vingt six à l’issue des vespres nous avons béni la croix qui est proche le Fossé Neuf » signé Benoist, le curé de la paroisse.
Il est remplacé en 1892. Un orage le fait tomber en 1919 et il est relevé en 1921 à la fin de la Mission. Démonté et restauré par les frères Gaudin, il est remis en place en 1940. Il est de nouveau relevé en 1992 et déplacé par la même occasion pour ne pas gêner la circulation. Son état nécessitait des soins vigoureux : le bois de la croix était vermoulu et elle menaçait de tomber. Aussi, la commune, en association avec le groupe d’histoire locale et du patrimoine, a pris les choses en main. La croix, à la charge de la commune, sera remplacée par les établissements Brisset et le Christ sera repeint par les artistes de notre association. Rassurez-vous ! d’ici quelque temps, le calvaire de la Cabane aura retrouvé sa place à l’entrée du Fossé Neuf.

Artisans et commerçants à Bouzillé dans les années 1950

Les listes électorales donnent des renseignements précieux sur les métiers des Buzilliacéens. Celles de 1946 et de 1953 sont d’autant plus intéressantes qu’elles intègrent les femmes qui ont voté pour la première fois en 1945. Par contre, le droit de vote étant fixé à 21 ans, les jeunes artisans et commerçants ne sont pas notés sur ces listes. Les métiers du bois étaient bien représentés : le charron, Clément Laurenceau, les charpentiers avec la famille Gaudin et les frères Bondu, les menuisiers : Maurice Dandé père et fils, le tourneur, Joseph Lebrun. Ajoutons à la liste, le vannier Joseph Bossard et la vannière du Fossé Neuf, Madeleine Terrien. Le textile occupait aussi bien des gens, à commencer par les tisserands : il en restait encore quelques uns : Pierre Viau, Joseph Bondu et Jean Macé. La famille Augereau, de Ferdinand à Noël, employait des ouvrières dans l’atelier de tailleurs à côté de l’église. Les couturières étaient nombreuses : 16 sur la commune. Fernande Morinière tenait la mercerie, Raymonde Neau était modiste-chapellière et Marie Dugast brodeuse.
L’agriculture fournissait du travail : Paul Robin, le grainetier, parcourait la campagne et les forgerons s’activaient : Louis Aillerie, Jean Blanchard, Joseph Fouchard, Joseph Neau, Pierre Plard, André Rideau. (voir photo). Moïse Sevet occupait une profession qu’on ne trouve plus : il était à la fois trieur, pour les céréales, « saigneur », pour les animaux à abattre et éventuellement coiffeur. Chacun trouvait alors de quoi se nourrir sur la commune : les boulangers, Henri Pelé et André Haie, le boucher François Poilâne et le marchand-primeurs Raoul Moreau. Quant à l’épicerie, il y avait l’embarras du choix : une douzaine en 1946. N’oublions pas les cafés : après la guerre, dans le bourg, on avait le choix entre les cafés Baron, Monnier, Houdebine, Gravouille et Robin, nombre respectable mais bien loin des 18 estaminets recensés au début du XXème siècle sur le territoire de la commune. Pourtant, des évolutions se font jour : 1953 marque le début du déclin du commerce et de l’artisanat. Le nombre d’épiceries diminue : il n’en reste plus que 9. Les sabotiers ont disparu : Joseph Coiffard, père et fils, n’exercent plus. Il n’y a plus qu’un cordonnier, Bernard Allard. Des nombreux tonneliers qui ont, à la fin du XIXème siècle, occupé une grande place dans la vie communale, il ne reste que les frères Vincent, Victor et Claude et Jean Terrien. Certaines professions, liées au cheval, disparaissent : Henri Haie sera le dernier bourrelier et Louis Houdebine, le dernier bourrelier. Les Buzilliacéens sont de plus en plus nombreux à trouver du travail dans l’industrie, en particulier, celle de la chaussure. Si on y ajoute le développement des grandes surfaces, la généralisation de l’automobile et les constructions en lotissement à la périphérie, la vie joyeuse du bourg liée aux boutiques et ateliers va y perdre de sa saveur.