lundi 15 mars 2021

Renée, une passionnée d'histoire locale

Renée Esclafer nous a quittés. Elle faisait partie des premiers historiens locaux à l’origine du Groupe d’Histoire Locale et du Patrimoine qui se sont lancés dans la rédaction du premier livre Bouzillé à travers les âges.

Dès son enfance, dans la famille Gaudin, elle a été bercée par les métiers du bois. Son grand-père, son père Baptiste, ses oncles, ont été charrons, charpentiers, menuisiers. Très attachée à son quartier près de l’école Saint Luc, Renée en connaissait toutes les petites histoires, les anecdotes, qu’elle racontait avec saveur. Elle consignait par écrit tous ses souvenirs que nous reproduisions intégralement, tant son écriture était précise et recherchée.
Elle avait, en particulier, cité des événements qui s’étaient passés pendant la guerre 39-45 à Bouzillé. Dans le recueil  Paroles de Buzilliacéens, elle évoquait son oncle Paul volant le ceinturon d’un Allemand, sa tante Paulette l’accompagnant à Varades pour chercher du pain ou son oncle Alphonse déployant une banderole tricolore autour du clocher le jour de la Libération.

Renée n’assistait plus aux réunions de notre association depuis bien des années, mais nous la remercions encore pour son apport à l’histoire locale.

lundi 1 mars 2021

Croix et calvaires

 Ces édifices religieux font partie du patrimoine de Bouzillé : notre association en a recensé une vingtaine et elle a apposé une plaque explicative pour chacun d’eux.

Pourquoi nos anciens se sont-ils impliqués dans ces constructions ?

- Dans beaucoup de cas, c’est l’expression des croyances des familles, parfois pour formuler un vœux, comme le retour d’un prisonnier de guerre en Allemagne, parfois pour remercier de la guérison d’un malade.

- Une croix peut être aussi élevée pour commémorer un épisode tragique : on pense à la croix René Albert, jeune de Saint Laurent du Mottay, abattu par les Allemands en août 1944.

- Un calvaire a une signification politique, dans le cas de la croix de Gibot financée par le conseil municipal, en signe d’opposition au régime en place à l’époque.

- Enfin, les croix de mission marquaient la clôture de ces temps forts de la vie religieuse des paroisses. Elles sont spectaculaires et marquent le paysage.

Mais la plupart sont beaucoup plus modestes ; souvent croix de cimetière, souvent posées sur des socles maçonnés, en pierre de tuffeau, en grison, « la merde de diable » de la croix de la Trottelière ou sur un rouleau de pierre utilisé autrefois dans les fermes, comme la croix de la route des Arcis (photo).

Les matériaux diffèrent : du métal de la croix de Gibot, au bois du calvaire du Fossé Neuf ou au béton des croix de mission.

Si on remonte dans le temps, deux édifices méritent notre attention :

-  le calvaire du Fossé Neuf, près de la Cabane : daté de 1781, il a été relevé plusieurs fois.

- la très belle croix du Fresne, en granite, ajourée en son centre. C’est l’ancienne croix du cimetière. Posée en 1879 au carrefour de la Paragellerie et du Fresne, elle avait été déplacée en 1996 sur un terrain mis à disposition par Gilles Brevet. Suite à une opération immobilière, elle va être placée dans un lieu où elle ne risque pas de gêner le voisinage.