mardi 7 avril 2020

La Croix de Gibot




Dans notre série de cartes postales, voilà un paysage qui n’a pas beaucoup changé. Il manque les lignes électriques : cette photo a donc été prise avant la guerre de 1914.

Le calvaire a été édifié en 1851 et payé par les membres du conseil municipal de l’époque. Une inscription en latin sur le socle  In hoc signo vincemus qui signifie  Par ce signe (la croix) nous vaincrons ! 

Comment expliquer cette déclaration belliqueuse ? Il faut se replonger dans le contexte politique de l’époque.
En 1848, le roi Louis-Philippe a été chassé et la Deuxième République a été proclamée. La chute du roi n’a pas été appréciée par les conseillers royalistes, en particulier par le comte Luc-Jean de Gibot qui était jusque là le maire. Le rôle du comte a été d’autant plus grand dans cette construction que c’est son régisseur, Oger de l’Isle, qui occupe maintenant le poste de maire.

Sur le socle sont gravés les noms des conseillers qui ont participé financièrement à cette élévation. Deux exceptions : un conseiller a refusé de payer : Benjamin Poilâne, tonnelier dans le bourg. A l'inverse, Edouard Chupin, médecin à Montrevault, qui n’était pas conseiller, s’est associé aux membres du conseil.

Alors pourquoi ce nom la croix de Gibot ? Le calvaire s’étant abattu sans qu’on sache pourquoi, il a été relevé en 1877 par la marquise Mary-Jane de Gibot, née Mac Allister et veuve de Luc-Anatole de Gibot.
L’entourage a disparu quand a eu lieu, dans le terrain à l’arrière, la construction, en 1925, de l’école Saint-Luc devenue la bibliothèque municipale.