lundi 16 novembre 2020

Une histoire de cloches !

Avant la Révolution, deux cloches rythmaient la vie de la paroisse : une grosse installée en 1719 et une plus petite fondue en 1759 par deux Lorrains : Bresson et Piétrant. 
Lors de la reconstruction de l’église en 1826, deux cloches ont été installées : Sophie, 500 kg qui donne le sol et Marie, 350 kg qui donne le la. Berthe, la plus grosse, 750 kg, qui donne le fa, a trouvé sa place en 1887 dans le clocher qui venait d’être élevé. 
D’où viennent les prénoms de nos cloches ? Il était de tradition de leur donner un parrain et une marraine. Elles ont pris les prénoms des châtelaines de Bouzillé : Berthe et Marie, de la famille de Saint Pern pour la Bourgonnière et Sophie de Gibot pour la Mauvoisinière. 
Les sonneurs de cloches, les Ménoret ou les Augereau, tailleurs près de l’église, avaient une excellente réputation. Leur sonnerie était entendue et appréciée jusque sur la Loire par les mariniers. Anne-Marie Sainsart l’a souvent chanté : « Quand Augereau carillonne, c’est pour faire plaisir aux paysans ; l’argent des sots tombe dans la poche à Augereau ». Par la suite, les frères Bugel, de la Rinsaudière, ont rempli la fonction de sonneur. 
En 1951, la paroisse a décidé l’électrification du système : le montant des travaux s’est élevé à 455 000 francs. 
Le son des cloches a marqué les événements importants du village. Le tocsin, en 1939, annonçant la déclaration de guerre, résonne encore dans la mémoire des anciens. Monique Bouchereau se rappelle ce moment : « Lorsque le tocsin a sonné, j’étais au Fresne dans le pièce derrière les grands cormiers. Quand elle a entendu les cloches, la mère Brevet nous a fait mettre à genoux et nous avons récité une dizaine de chapelets. » 
Autre son de cloche à la Libération en 1944 ! Le carillon sonne à toute volée. Anne-Marie Sainsart s’en souvient : « Les cloches qui sonnaient, qui sonnaient ! Ça a duré combien de temps ? C’était plus gai que le tocsin. » 
Les cloches, enfin, ont été l’objet de polémiques. Au début du XIXème siècle, les ennemis du comte de Gibot, maire de Bouzillé, lui reprochaient vertement de carillonner pour la naissance d’un de ses enfants. 
De nos jours, l’angélus du matin et du soir ponctue la vie quotidienne du bourg. Si le glas annonce aux Buzilliacéens le décès d’un des leurs, une sonnerie plus joyeuse leur annonce messes, baptêmes et mariages.

Petit plus, écoutez donc ici

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